• LA SOURIS

    GÉNÉRALITÉS

    La souris a une origine très ancienne. Elle existe depuis l'époque tertiaire. Mais elle n’a atteint l’Europe qu’à l'âge du néolithique. Le mulot et la souris naine se trouvaient déjà sur notre continent. La domestication remonte à la Préhistoire, et au IIP siècle de notre ère, on traitait les verrues au sang de souris !

    Hantant nos maisons depuis si longtemps, Aristote et Pline lui ont consacré quelques pages.

    La souris fait partie de l’ordre des Rongeurs tout comme le hamster ou le rat.

    Les Rongeurs comportent maintes espèces herbivores ou carnivores, arboricoles ou aquatiques, terricoles ou souterraines. Ils sont de taille petite ou moyenne et très prolifiques.

    La souris appartient à une de ces innombrables familles : les Murinés, qui comporte encore les rats, les mulots, les souris naines. Cette famille comprend des individus à la queue, aux membres longs, au pelage abondant.

    La souris « Mus musculus » est une créature fascinante : ce petit mammifère a une forme pleine d’élégance.

    Il y a bien sûr la souris grise, de ce beau gris qui a donné naissance à la couleur « gris souris », agouti comme la nomment les généticiens.

    Elle habite les jardins et les champs, creuse des terriers pour échapper aux serpents et autres ennemis. Captive, elle demeure toujours farouche.

    La souris grise est un vrai souffre-douleur. Elle est menacée par l’homme, les chats et tous les pièges qu’on lui tend.

    La souris blanche, sujet de notre étude, est la variété Albinos de la souris commune. Elle est utilisée en grande quantité dans les laboratoires car ses réactions physiologiques sont comparables à celles de l’Homme. Elle présente un grand intérêt pour les études d’anatomie ou de physiologie. La cancérologie doit beaucoup aux souris.

    Elle est aussi un charmant animal de compagnie. 

    C’est un petit animal souple et léger, si léger que son poids n’atteint que 20 grammes. Seul le minuscule « rat des moissons » bat le record avec 8 grammes.

    Sa longueur : 8 centimètres.

    La queue, plus longue que le corps, est de 75 à 90 mm.

    Le museau est pointu, avec de longues moustaches, véritables antennes tactiles. L’œil, minuscule, est de couleur rose comme la peau recouverte de poils rares et blancs.

    Les pattes antérieures possèdent des doigts munis d’ongles recourbés et un pouce qui n’est qu’une simple callosité.

    Les pattes postérieures sont munies de quatre doigts et d’un pouce très développé.

    La sélection a créé des types purs, donnant au pelage les tons les plus variés : blanc (albinos), noir, argenté, crème, champagne, citron.

    Ce qui caractérise la souris, ce sont ses fameuses incisives : les deux du haut, très longues, et les deux du bas, courtes et tranchantes.

    Et, pour conclure, le cœur de la souris bat 600 fois à la minute contre 70 à 80 pulsations chez l’homme.

    Longévité : 2 années.

    COMMENT ACHETER UNE SOURIS ?

    Il faut choisir un animal jeune, au pelage brillant, et que la bête soit vive et alerte.

    Les souris aux couleurs attrayantes sont d’un prix supérieur aux simples souris blanches. 

    Lorsqu’on achète une cage et que l’on sait que la souris est prolifique, il faut bien choisir. Si l’on ne veut pas se voir à la tête de toute une petite famille, il faut prendre de préférence une cage de taille modérée... et deux jeunes femelles. Mais si l’on veut assister à la naissance d’innombrables nichées, il faut acheter une très grande cage, un mâle et deux femelles... 

    Qualités de la cage :

    Elle doit être simple et spacieuse. On y placera des accessoires : trapèzes, échelles, roues.

    Une litière de foin, de paille, de sciure de bois ou de papier garnira le fond.

    Une petite boîte servira de nid.

    Hygiène de la cage :

    La souris est propre. Elle se débarbouille et se nettoie méticuleusement. Mais son urine dégage une forte odeur très désagréable.

    Il suffit de donner des soins simples : comme la petite bête a l’habitude de souiller toujours le même endroit, on mettra en tas la litière de sciure. On changera la sciure assez fréquemment, une fois par semaine.

    Lorsque la cage est en bois, une désinfection s’impose pour éviter que l’animal n’attrape nombre de maladies et des parasites.

    On peut employer de l’eau de Javel dans l’eau (1/6).

    A défaut de cage, on peut employer un aquarium recouvert d’un écran.

    Température de la cage : 15 °C.

    ALIMENTATION

    La souris a besoin d’une nourriture équilibrée comportant les éléments suivants :

     carbohydrates ;

     protéines ;

     minéraux ;

     vitamines ;

     glucides, lipides.

    Inutile de lui mettre du lard et du fromage qui constituent les appâts des souricières, mais font grossir.

    Mais leur menu comportera :

     des céréales : avoine, blé, orge, croquettes de farine ;

     des graines pour oiseaux, graines pour canaris par exemple ;

     des légumes frais ; pois, carottes, choux, pommes da- terre ;

     du pain trempé dans l’eau ou le lait ;

     des fruits.

    Une souris absorbe par jour la valeur d’une grande cuillerée d’avoine et d’une grande cuillerée de pain trempé, représentant environ 15 grammes d’aliments divers. La mère qui allaite doit manger plus. Le pain trempé dans le lait est recommand é spécialement ainsi que l’huile de foie de morue.

    Les légumes frais sont excellents mais on ne doit pas les donner en trop grande quantité pour éviter que l’animal n’attrape la diarrhée.

    Les souris mangent habituellement la nuit. Il est bon de leur mettre les nourritures périssables (légumes et pain trempé) et d’ôter les restes le matin.

    La souris prospère avec tous ces aliments qui lui donneront longévité, activité, fertilité et contribueront à son développement et à sa croissance.

    Pour garder des dents acérées, elle a besoin de ronger continuellement. On peut lui mettre des glands, des avelines, ou même on petit os de bœuf. L'os lui fournira les matières minérales nécessaires et lui procurera un très grand plaisir. C’est d’ailleurs une loi de la Nature que d’utiliser toute matière : dans les forêts et les bois, les petits animaux tels que musaraignes et taupes rongent entièrement les os des animaux morts.

    L’eau, bien sûr, doit être dispensée à profusion. On peut suspendre à l'intérieur des cages une bouteille d’où l'eau tombe goutte à goutte.

    REPRODUCTION

    Ce petit animal très prolifique se reproduit en cage. C’est pourquoi il faut prévoir un nid.

    Dans cette cage, si l’on a placé un mâle et deux femelles, bientôt, une progéniture innombrable verra le jour.

    La femelle atteint la maturité sexuelle vers cinq ou six semaines. L’ovulation a lieu tous les trois ou quatre jours.

    Dès qu’elle a mis bas, un jour après la -naissance, la femelle peut à nouveau rencontrer le mâle.

    Une femelle saillie se reconnaît aisément par un bouchon vaginal qui s'étend du sol à la vulve. Ce bouchon demeure de dix-huit à vingt-quatre heures.

    La gestation dure de dix-neuf à vingt jours (minimum : treize jours). La souris gravide a, dès le dixième jour, un gros ventre globuleux.

    Une nichée comporte environ six petits, mais il n'est pas rare de voir des portées de douze.

    Par année, la femelle peut mettre bas une dizaine de fois.

    A la naissance, les jeunes animaux sont nus, avec une peau rosée où poussent quelques poils clairsemés. Les pattes sont repliées sous le ventre. Les yeux, les oreilles sont fermés. Chaque souriceau pèse de 0,8 à 2,5 grammes.

    Vers le troisième jour, ils entendent, les cinq paires de mamelles apparaissent à neuf jours (trois paires thoraciques, deux paires abdomino-linguinales). A l’âge de deux semaines, le poil pousse 

    en abondance. C'est à cette époque que les yeux s’ouvrent et que les incisives poussent.

    Par suite de la consanguinité, beaucoup de jeunes meurent en bas âge.

    Vers trois semaines, le souriceau peut être sevré. Il commence à s'alimenter avec des nourritures solides. Il est cependant recommandé de laisser encore quelque temps les jeunes avec leur mère.

     

     

    Plusieurs mâles mis en présence de femelles se battent cruellement, parfois à mort. Les femelles, au contraire, se supportent, partagent les mêmes nids, et allaitent de compagnie.

    La distinction de sexes est aisée :

     la femelle, par ses cinq paires de mamelons ;

     le mâle, par ses gros testicules.

    La fertilité de la femelle peut être diminuée en raison de plusieurs facteurs :

     mauvaise alimentation ;

     température excessive ;

     maladies parasitaires.

    Les anomalies congénitales, les troubles glandulaires peuvent contribuer à cet état. 

    La souris, à qui on inocule de nombreux germes, est sujette à différentes maladies, d'origine microbienne ou parasitaire.

    CONCLUSION

    Pour dresser une souris, il faut d’abord l'apprivoiser. Plus l’animal est jeune, plus cela est facile. Offrez-lui gentiment fruits et friandises.

    Si ce petit animal découvre que vous avez toujours dans la poche quelque chose pour lui, il fera bientôt l’association entre votre arrivée et la distribution.

    Pour les souris, comme pour beaucoup d’animaux, et même, peut-on ajouter, beaucoup de gens, le chemin du cœur n’est-il pas celui de l’estomac ?

    Le dressage pourra commencer, et combien n’est-il pas agréable de voir une souris grimper une échelle minuscule, jouer au trapéziste et, si elle est « valseuse », tel un derviche tourneur, danser derrière les barreaux.


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